Des nouvelles après l'incendie de Rouen

Jeudi 26 septembre, un terrible accident s'est produit dans l’usine Lubrizol, classée SEVESO, à Rouen
Un certain nombre de nos partenaires vivent et travaillent dans les environs. Voici de leurs nouvelles. 
Ludovic Sanglier, notre maraîcher, Hervé Quera notre boulanger et Marie-Françoise Huyart-Rouyère, productrice d'oeufs ne sont pas concernés par le périmètre d'interdiction de vente mis en place par la préfecture de Seine-Maritime. En discutant avec chacun des trois (et en ayant visité la ferme de Ludovic dimanche 29 septembre) n'a directement subi de dégâts tels que pluie noire, retombées de boulettes diverses. L'air n'était pas vicié chez Ludovic par exemple.  Aucun d'eux n'est directement inquiété à ce stade. 

Voici en revanche les informations en provenance de Fabrice notre producteur de fromages de chèvre.
Des prélèvements (lait, fourrages, viande...) ont été faits chez différents producteurs tirés au sort et des analyses sont en cours. Les résultats nous étaient annoncés pour le début de la semaine, on est jeudi et toujours rien.
Nous n'avons aucune information officielle sur les suites de la procédure mais ce qui ce dessine c'est que, si les résultats des analyses permettent d'envisager une mise sur le marcher de la production (ou d'une partie d'entre elle) ça sera sous la responsabilité du producteur qui sera tenu de procéder à des analyses de ses propres produits. Quelles analyses, sur quels critères, dans quel labo, quel coût ..... ???  On n'en sait rien !
Tout ce qu'on sait c'est que plus de 5000 Tonnes de produits chimiques de toutes sortes sont partis en fumée, et donc nous sont retombés dessus après "cuisson", avec quelles conséquences ? Certains de ces produits n'étaient surement pas prévus pour être mélangés, brulés ou pas.......

Personnellement j'ai plutôt eu de la chance.
Au lendemain de l'incendie il a été conseillé aux éleveurs de rentrer les animaux pour prévenir tout risque de contamination. Moi j'avais rentré les chèvres la veille parce qu'il n'y avait plus assez d'herbe dans les pâture. Elles n'avaient pas assez à manger et le sur-paturage favorise le parasitisme. (Les chèvres s'infestent en ingérant des larves de parasites qui sont au raz du sol. Plus l'herbe est courte, plus le risque est élevé. )
Par conséquent ma production post incendie ne doit pas être contaminée, mais l'arrêté préfectoral  vaut pour tout le monde donc il faut attendre les analyses.

Et surtout je suis en fin de saison. La production ayant commencé très tôt cette année j'étais en train de livrer les dernières commandes et la lactation est sur le point de s'arrêter. Dans le pire des cas si je dois détruire la totalité des fromages produits après le 25 septembre ça ne représentera "que" quelques centaines de fromages. Pour certains de mes collègues chevriers qui sont encore en pleine saison c'est 150 à 200 fromages par jour !!!!
Sans parler des éleveurs bovin qui jettent le lait faute de collecte.

La plupart d'entre vous m'avez proposé de ne pas demander de rattrapage des distributions manquantes au titre de la solidarité qui fait partie des valeurs des Amaps et je vous en remercie. On pourra voir au cas par cas les modalités surtout pour certains d'entre vous pour qui il restait 2 livraisons. Et qui sait peut être qu'une dernière livraison est encore possible.... mais j'en doute.

La situation me rappelle ce qu'on vit à peu près tous les hivers ici et dans pas mal de campagnes. Quand la neige commence à tenir sur les routes le préfet suspend les ramassages scolaires. C'est bien normal, on est d'accord. Mais en général les cars ne font leur réapparition que une à deux semaines après que les routes soient totalement dégagées. Marge de sécurité maximum, c'est une lourde responsabilité...
Espérons que dans le cas présent les délais seront plus courts.

Merci encore pour votre soutien indéfectible, pour certains depuis de longues années.